Le cours d’eau la Pinière (7,6 km) draine presque le tiers du centre de l’île Jésus. Le cours d’eau prend sa source dans les milieux humides du secteur du parc Bois de Boulogne et longe le sud du boulevard Saint-Martin, pour ensuite traverser l’autoroute 19. Une partie du ruisseau a été reprofilée et canalisée sur près de 4,5 km pour traverser les différentes routes et le secteur industriel, rendant cette portion du cours d’eau très homogène en terme d’habitat. Le cours d’eau continue à proximité du Boisé Papineau et la voie ferrée puis frôle le sud de l’autoroute 440, pour ensuite traverser le terrain du pénitencier fédéral de Saint-Vincent-de-Paul et se déverser finalement dans la rivière des Prairies, près de la berge Jean-Roger-Grégoire.
Au total, 17 stations d’échantillonnage ont été visitées sur le cours d’eau la Pinière. La station la plus en amont est située près de la carrière sur le boulevard Saint-
Résultats
Les données recueillies en 2014 ont permis de comparer les ruisseaux Champagne, Gascon, la Pinière et Papineau-
Qualité de l’habitat
- Une grande partie de son bassin est en milieu bâti, des quartiers résidentiels à une grande zone industrielle. Par conséquent, l’indice d’urbanisation y est relativement élevé, soit 36,7%. De plus, le cours d’eau la Pinière sert également de récepteur pour le réseau d’assainissement des eaux de Laval et reçoit occasionnellement, en temps de pluie ou de fonte, le trop-
plein d’ouvrages de surverses.
- Le cours d’eau la Pinière échantillonné dispose du plus haut débit, à l’exclusion des stations enclavées du Boisé Papineau (LAPI13 et LAPI14). Des signes d’érosion sont présents au site LAPI01, car presque tous les autres sites (sauf LAPI02, LAPI13 et LAPI14) possèdent des berges modifiées avec du Terrafix ou de l’enrochement (voir photo ci-
contre).
Qualité de l’eau
- La teneur en oxygène dissous moyenne (94,6 ± 33 % saturation) est optimale, bien qu’elle démontre une très grande variation dans le temps et entre les stations.
- La conductivité moyenne est très élevée (1673,2 ± 469,4 µs/cm).
- Tous les sites échantillonnés dépassent le critère de coliformes totaux (CT) ou d’E. coli pour les activités de contact primaire, et ce, durant tout l’été. L’eau n’est donc pas propice à la pratique de la baignade. Pour ce qui est du contact secondaire, certains sites, principalement à la fin de l’été, suivent de très près les limites permises.
- Les concentrations en phosphore moyennes reflètent une qualité de l’eau précaire.
Biodiversité
Végétation en rive
- Le nerprun cathartique, le roseau commun, la salicaire pourpre et l’alpiste roseau, des espèces exotiques envahissantes, ont été observés à plusieurs stations.
- Aucune espèce à statut particulier n’a été observée.
Macroinvertébrés benthiques
- Les valeurs obtenues traduisent une pollution organique très substantielle et une qualité mauvaise du cours d’eau. L’uniformité des habitats et la présence de contamination organique importante pourraient expliquer ces résultats.
Inventaires ichtyologiques
- Le cours d’eau la Pinière, très uniforme, démontre une biodiversité et une richesse spécifique faibles, et ce, malgré un effort d’échantillonnage plus élevé.
- La présence d’alevins a également été observée à l’embouchure du ruisseau la Pinière, ce qui démontre l’utilisation de ces portions du cours d’eau pour l’alevinage.
- L’intérêt pour le cours d’eau la Pinière réside particulièrement à son embouchure avec la rivière des Prairies qui est un habitat connu pour certaines espèces de tortues et qui présente également des habitats propices à la reproduction du poisson (herbiers aquatiques).
Conclusion et recommandations
C’est au cours la Pinière que la pollution organique est la plus problématique. Le segment très anthropique du cours d’eau limite vraisemblablement la diversité biologique, que l’on constate très réduite en abondance et en richesse spécifique, autant chez les macroinvertébrés benthiques que chez les poissons. La présence d’une colonie d’hirondelles à front blanc sous un ponceau et de martinet ramoneur évoque l’importance écologique du cours d’eau la Pinière malgré son niveau de dégradation. L’embouchure de la rivière des Prairies demeure un endroit où le potentiel de mise en valeur est important, notamment par la présence d’oiseaux riverains, d’herbiers aquatiques pour les poissons et d’habitat de la tortue. De plus, cette portion est déjà aménagée pour les personnes pratiquant la pêche.
Rapport
Rapport de caractérisation, 2014: Rapport du projet Ruisseaux urbains de Laval 2014-
Présentation
2014. Le ruisseau Lapinière : entre habitat et égout à ciel ouvert –
Publication médiatique
Le 7 mars 2016 –
Communiqués de presse
17 février 2016 –
22 juillet 2014 –
Partenaires et remerciements
Rapport de caractérisation, 2014
Remerciements
Le CRE de Laval tient à remercier les partenaires qui ont permis de réaliser ce projet. D’abord, mentionnons le Service aux collectivités et le laboratoire de la professeure Beatrix Beisner de l’Université du Québec à Montréal pour sa grande collaboration dans l’échantillonnage et l’identification en laboratoire des macroinvertébrés benthiques, du prêt d’équipement pour évaluer les caractéristiques physicochimiques de l’eau et la concentration en coliformes fécaux des échantillons d’eau, ainsi que pour l’expertise du groupe de recherche dans le domaine. Puis, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) pour le prêt d’équipement et de personnes ressources pour l’échantillonnage et l’identification des poissons. Le CRE de Laval remercie également le Service correctionnel Canada pour leur collaboration dans le projet, notamment pour l’accès aux sites du cours d’eau la Pinière situés sur le terrain du pénitencier fédéral et pour le partage d’expertise en ornithologie. De plus, le CRE de Laval remercie la Ville de Laval, le programme Horizon sciences d’Environnement Canada ainsi que le programme Eau Bleue RBC et la Fondation de la faune du Québec pour leur appui financier au projet ainsi que pour leur collaboration au partage des données.