Ce n’est pas un secret; les pollinisateurs sont absolument essentiels, tant pour la biodiversité que pour l’agriculture (et donc pour nous). En effet, au Québec, 40 % des produits alimentaires dépendent du travail des pollinisateurs. L’équation est donc simple: sans ces derniers, le contenu de nos assiettes serait bien différent… et pas pour le mieux.
Les Nations Unies rapportent qu’environ 35% des pollinisateurs sont menacés d’extinction. La perte de sources d’alimentation, la destruction d’habitats, l’exposition à des pesticides et les maladies sont les causes majeures de leur déclin (Conservation de la nature Canada). Face à ce triste constat, que faire? Heureusement, de simples actions effectuées à l’échelle citoyenne peuvent donner un coup de pouce significatif aux abeilles, bourdons, papillons, chauves-souris et colibris.
Mai sans tondeuse (ou Défi pissenlit); bénéfices et limites
No Mow Day, mouvement ayant pris naissance au Royaume-Uni, a fait son chemin jusqu’à nous ces dernières années, sous l’appellation de Mai sans tondeuse ou encore Défi pissenlit. Il s’agit tout simplement de garder sa tondeuse bien rangée durant tout le mois de mai. L’objectif? En plus de nous permettre d’économiser un peu d’huile de coude et d’éviter des émissions de gaz à effet de serre provenant de l’utilisation des tondeuses et autres appareils à gaz similaires, adhérer au mouvement permet aux pollinisateurs de profiter des vivaces spontanées qui poussent tôt dans les pelouses, comme les pissenlits et le trèfle blanc. En effet, une pelouse bien verte, homogène et tondue à ras n’a pas de valeur écologique; elle ne présente aucune possibilité d’abri ou de nourriture pour les pollinisateurs. Il va sans dire, d’ailleurs, que l’usage de pesticides heurte directement la biodiversité. (Bee City Canada).
Il faut cependant mettre ici un bémol concernant Mai sans tondeuse: les vivaces spontanées sont non indigènes et représentent un apport en protéines bien limité pour les pollinisateurs. C’est pourquoi entretenir une pelouse diversifiée avec des plantes indigènes - aux couleurs vives et aux odeurs marquées, idéalement - aura un impact positif bien plus significatif que de simplement se contenter de Mai sans tondeuse. Deux exemples bien populaires sont la Verge d’or et l’Asclépiade (Bee City Canada).
De plus, il est bon de rappeler que, comme son nom l’indique, Mai sans tondeuse ne concerne que le mois de mai; or, qu’en est-il des autres mois, où les pollinisateurs ont encore besoin de se nourrir? C’est là où une réflexion élargie est nécessaire. Mai sans tondeuse s’avère être un bon point de départ, mais pour aller plus loin, planter une variété de plantes indigènes sera bien plus bénéfique à long terme. Attention, toutefois, de ne pas planter de plantes non indigènes considérées envahissantes.