L’espèce exotique envahissante la plus fréquemment rencontrée par le CRE sur le territoire est sans conteste le nerprun cathartique (Rhamnus cathartica). Cet arbrisseau est facilement reconnaissable à son écorce gris foncé et à ses petites feuilles denticulées aux nervures profondes.
Puisqu’il n’apprécie pas l’eau, il colonise surtout les milieux terrestres, mais on le trouve aussi dans les milieux humides perturbés. Son cousin, le nerprun bourdaine (Frangula alnus), est toutefois fréquemment vu en milieu humide, mais on le trouve beaucoup moins souvent à Laval.
Les individus de cette espèce se reproduisent par leurs semences, ou en développant de nouvelles tiges à partir de leurs rhizomes. Ces tiges se multiplient si rapidement que les sites colonisés par le nerprun sont étouffés en quelques années seulement, les autres espèces finissant par disparaître dû au manque d’espace ou de lumière. Les fruits du nerprun, de petites baies bleues qui persistent sur leur rameau jusqu’à tard dans la saison hivernale, sont souvent mangées et dispersées par les oiseaux lorsque les ressources alimentaires se font plus rares.
Les peuplements matures de cette espèce présentent des individus en forme de « brocoli » d’au plus 5 à 6 mètres de hauteur, et sous lesquels à peu près rien ne pousse.
À Laval, le nerprun est un véritable fléau. Les nombreux développements sur l’Île Jésus ont ouvert des corridors de dispersion vers l’intérieur des boisés et permis son établissement un peu partout. L’épidémie d’agrile du frêne qui sévit depuis quelques années semble aussi avoir profité au nerprun, qui a pu coloniser rapidement les trouées de lumière occasionnées par la mort des peuplements de frênes.
Il est extrêmement difficile de venir à bout de cet arbrisseau, notamment parce que l’énergie emmagasinée dans ses rhizomes lui permet de se régénérer entièrement si on ne fait que couper la tige. Dans le même ordre d’idée, l’étendue de son réseau racinaire rend pratiquement impossible toute tentative d’arracher un individu complet. La patience est donc de mise, car plusieurs interventions sont généralement nécessaires sur un même site pour l’éradiquer complètement.
Attention, toutefois, à ne pas confondre le nerprun avec d’autres arbustes au port semblable! Consultez notre fiche descriptive d’espèces similaires avec des photos des deux espèces pour une comparaison plus facile! Pas certain de pouvoir bien l’identifier? Un truc consiste à attendre l’automne. À ce moment, les feuilles du nerprun sont parmi les seules à rester vertes et à ne pas tomber.
Surveillez les campagnes d’arrachage du nerprun dans les bois de vos quartiers! CANOPÉE - Le réseau des bois de Laval, entre autres, y travaille activement tous les ans.
Sources
Conservation de la nature Canada
Sentinelle – Gouvernement du Québec