Bien qu’elle soit située au cœur de la région métropolitaine de Montréal, la Ville de Laval conserve encore près du tiers de son territoire en zone agricole. Il s’agit donc encore aujourd’hui d’une activité importante qui occupe largement le paysage lavallois, allant de la culture des fleurs à celle légumière, en passant par l’élevage et l’acériculture.
À l’heure de la mondialisation des échanges et des changements climatiques, cette diversité permet à la population lavalloise de s’approvisionner en denrées locales et de qualité, tout en réduisant son empreinte écologique. D’ailleurs, plus de 50 personnes oeuvrant dans le milieu agricole à Laval exploitent aussi un kiosque, que ce soit directement sur leurs terres ou dans des marchés publics, ce qui permet d’éliminer les intermédiaires entre le producteur et le consommateur, en plus de renforcer le tissu social.
Alors que sa superficie est demeurée stable depuis 1990, s’établissant à 7000 hectares, la superficie des terres en culture a quant à elle chuté de 7,1% entre 2004 et 2010, pour atteindre 3133 hectares en 2010. C’est donc dire que moins de la moitié de la zone agricole sert à la production, mais que fait-on de l’autre moitié ?
La zone agricole n’est pas qu’un bloc homogène ; elle forme en fait une vaste mosaïque de cours d’eau, de milieux humides, de boisés, de terres en friches, de terres incultes et de petits secteurs urbanisés. En fait, près de 1600 hectares sont des milieux naturels et près de 1000 autres constituent d’anciennes cultures maintenant laissées en friches. Malgré que les activités agricoles aient souvent un impact lourd sur l’environnement, cet écosystème permet de maintenir la qualité et la quantité des ressources en eaux, notamment par la filtration des sédiments, la rétention d’eau et la recharge des nappes phréatiques. Le Projet Ruisseaux urbains de Laval, que le CRE de Laval a chapeauté entre 2013 et 2016, aura d’ailleurs permis de déterminer que le ruisseau Gascon, qui coule dans la zone agricole du quartier Saint-François, possède l’une des meilleures eaux parmi les ruisseaux de Laval.
Pour le CRE de Laval, les bonnes pratiques agricoles et l’aménagement équilibré du territoire sont d’une importance capitale pour la conservation des ressources en eau, et particulièrement pour le maintien de la qualité de l’eau de nos deux grandes rivières, qui servent d’approvisionnement en eau potable à près d’un million de gens habitant les municipalités riveraines. Les terres agricoles, qui relient souvent plusieurs noyaux écologiques entre eux, servent aussi d’imposants corridors de dispersion pour la faune et la flore.
Malgré son importance et le fait qu’elle soit dite ”permanente”, la zone agricole subit les pressions de la spéculation immobilière. Des territoires entiers n’appartiennent ainsi plus à des agriculteur.trice.s, mais plutôt à des promoteurs ou petits propriétaires désireux de voir l’affectation de leur propriété changer afin de pouvoir y construire des immeubles.
Face à ces pressions, plusieurs outils auront permis ces dernières années de pérenniser la protection du territoire agricole. Citons notamment la Communauté métropolitaine de Montréal et la Ville de Laval, qui ont identifié dans leurs plans d’aménagement des zones nommées respectivement ”Boisés d’intérêt métropolitain” et ”Boisés d’intérêt municipal”, sur lesquelles s’appliquent des règlements empêchant le développement. De même, l’identification dans le Schéma d’aménagement et de développement révisé de la Ville de Laval (SADR) d’aires TOD et de terrains structurants à construire permettra de localiser les développements futurs en dehors de la zone agricole.
Un autre défi de taille attend les personnes travaillant en agriculture à Laval: la conversion à la culture biologique. En effet, alors que celle-ci fait de plus en plus son chemin jusque dans les assiettes de la population québécoise, on ne comptait en 2010 que deux personnes faisant de la culture biologique à Laval.
Pour plus de détails, consultez le Plan de développement de la Zone agricole (PDZA) de la Ville de Laval.